Fables et historiettes...

La morale de l'histoire.

L'ÂNE ET LE CHIEN

Il se faut s'entraider, c'est la loi de nature.
L'Âne un jour pourtant s'en moqua, et ne sais comme il y manqua car il est bonne créature.
Il allait par pays accompagné du Chien, gravement, sans songer à rien, tous deux suivis d'un commun maître. Ce maître s'endormit, l'Âne se mit à paître. Il était alors dans un pré dont l'herbe était fort à son gré. Point de chardons pourtant, il s'en passa pour l'heure. Il ne faut pas toujours être si délicat, et faute de servir ce plat, rarement un festin demeure. Notre Baudet s'en sut enfin passer pour cette fois.
Le Chien mourant de faim lui dit: Cher compagnon, baisse-toi, je te prie; je prendrai mon dîné dans le panier au pain.
Point de réponse, mot. Le Roussin d'Arcadie craignit qu'en perdant un moment, il ne perdît un coup de dent. Il fit longtemps la sourde oreille. Enfin il répondit: "Ami, je te conseille d'attendre que ton maître ait fini son sommeil, car il te donnera sans faute à son réveil ta portion accoutumée. Il ne saurait tarder beaucoup".
Sur ces entrefaites un Loup sort du bois, et s'en vient; autre bête affamée.
L'Âne appelle aussitôt le Chien à son secours.
Le Chien ne bouge, et dit: "Ami, je te conseille de fuir, en attendant que ton maître s'éveille. Il ne saurait tarder, détale vite, et cours, que si ce Loup t'atteint, casse-lui la mâchoire. On t'a ferré de neuf, et si tu me veux croire, tu l'étendras tout plat".
Pendant ce beau discours Seigneur Loup étrangla le Baudet sans remède.

Je conclus qu'il faut qu'on s'entraide.


LE MAL MARIE

Que le bon soit toujours camarade du beau,
Dès demain je chercherai femme;
Mais comme le divorce entre eux n'est pas nouveau,
Et que peu de beaux corps hôtes d'une belle âme
Assemblent l'un et l'autre point,
Ne trouvez pas mauvais que je ne cherche point.
J'ai vu beaucoup d'Hymens, aucuns d'eux ne me tentent;
Cependant des humains presque les quatre parts
S'exposent hardiment au plus grand des hasards;
Les quatre parts aussi des humains se repentent.
J'en vais alléguer un qui, s'étant repenti,
Ne put trouver d'autre parti,
Que de renvoyer son Épouse
Querelleuse, avare, et jalouse.
Rien ne la contentait, rien n'était comme il faut:
On se levait trop tard, on se couchait trop tôt,
Puis du blanc, puis du noir, puis encore autre chose ;
Les Valets enrageaient, l'Époux était à bout ;
Monsieur ne songe à rien, Monsieur dépense tout,
Monsieur court, Monsieur se repose.
Elle en dit tant, que Monsieur, à la fin,
Lassé d'entendre un tel lutin,
Vous la renvoie à la campagne

Chez ses parents. La voilà donc compagne
De certaines Philis qui gardent les dindons
Avec les gardeurs de cochons.

Au bout de quelque temps, qu'on la crut adoucie,
Le Mari la reprend. Eh bien ! qu'avez-vous fait ?
Comment passiez-vous votre vie ?
L'innocence des champs est-elle votre fait ?
Assez, dit-elle ; mais ma peine
Était de voir les gens plus paresseux qu'ici ;
Ils n'ont des troupeaux nul souci.
Je leur savais bien dire, et m'attirais la haine
De tous ces gens si peu soigneux.
Eh, madame, reprit son Époux tout à l'heure,
Si votre esprit est si hargneux
Que le monde qui ne demeure
Qu'un moment avec vous, et ne revient qu'au soir,
Est déjà lassé de vous voir,
Que feront des Valets qui toute la journée
Vous verront contre eux déchaînée ?
Et que pourra faire un Époux
Que vous voulez qui soit jour et nuit avec vous ?
Retournez au village : adieu. Si de ma vie
Je vous rappelle et qu'il m'en prenne envie,

Puissé-je chez les morts avoir pour mes péchés
Deux femmes comme vous sans cesse à mes côtés.

Le plus intéressant chez La Fontaine sont ces morales issues d'un monde animal imaginaire et qui s'appliqueraient à la société humaine.

Méconnues?

J'ai profité de ce petit exercice de style pour vous proposer 2 fables de La Fontaine assez méconnues. Vous pouvez en découvrir d'autres sur le site: http://la-fontaine-ch-thierry.net


L'amour et la folie:

Tout est mystère dans l'amour, ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance. Ce n'est pas l'ouvrage d'un jour que d'épuiser cette science.

Merci de votre visite. Au plaisir...